Débarquement de Provence 360
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Il y a 80 ans

Le débarquement de Provence

Le mot « débarquement », évoque immédiatement celui du 6 juin 1944. Mais quelques semaines plus tard, une opération décisive va permettre de reconquérir l’ensemble du territoire français : le 15 août, les troupes alliées s’engagent dans l’opération Dragoon et déferlent sur les plages du Var. La Provence, au même titre que la Normandie, est bien une terre de mémoire.

Après une préparation minutieuse incluant des milliers d'heures de reconnaissance aérienne et l'appui des réseaux de résistance, une grande opération est lancée dans la nuit du 14 au 15 août 1944. Près de 30 000 hommes, accompagnés de 3 600 véhicules et escortés par une centaine de navires de guerre, débarquent sur les plages varoises. Soutenue par l'aviation alliée, cette armada part d'Algérie, de Corse et d'Italie pour ouvrir un second front après le débarquement de Normandie, visant à éliminer les troupes ennemies, les forcer à se rendre, et reprendre les ports de Toulon et Marseille.

La nuit où tout bascule

Un succès total !

Dans la nuit du 14 au 15 août, les 10 convois réunis au large de la Corse, qui ont d’abord fait mine de se diriger vers Gênes pour tromper l’ennemi, font route vers les côtes continentales françaises. Les rangers américains posent les premiers le pied sur les îles d’Or, tandis que les commandos français commencent par débarquer autour du Lavandou.

Le littoral a été découpé en trois secteurs principaux : la zone de Ramatuelle et Cavalaire, nom de code « Alpha » ; la zone de Saint-Raphaël, baptisée « Camel » et celle de Sainte-Maxime, sous l’appellation « Delta ». La partie sud de la plage de Pampelonne à Ramatuelle a également été déboisée pour aménager une piste d’atterrissage de fortune. Dans le même temps, quelque 5000 parachutistes sont largués sur l’arrière-pays pour sécuriser la vallée de l’Argens, appuyés par les FFI, les Forces françaises de l’intérieur, résultat de la fusion, au 1er février 1944 , des principaux groupements militaires de la résistance. Ils doivent ensemble empêcher leurs adversaires de converger vers les zones de débarquement des troupes alliées.

L’opération est un succès total, l’ennemi, qui prévoyait un assaut de ce type mais n’en connaissait bien sûr pas la date, est débordé par la soudaineté de l’attaque et par les moyens déployés. Rien désormais ne va pouvoir ralentir la progression des libérateurs de la Provence. Toulon est libérée dès le 26 août et deux jours plus tard, le 28, les forces alliées prennent le contrôle de Marseille et de son port. En moins de deux semaines, la Provence tout entière est libérée, au-delà de toutes les espérances de l’Etat-major qui prévoyait au moins deux mois de combats pour parvenir à ce résultat. Les troupes alliées poursuivent ensuite leur avancée vers le nord et rejoignent, le 12 septembre en Bourgogne, les troupes débarquées en Normandie lors de l'opération Overlord.

Des épaves,

lieux de mémoire

Les pertes alliées, finalement, seront "peu" importantes. Sur près de 100 000 hommes débarqués en quelques jours sur les plages varoises, on compte un millier de tués et disparus. Et quelques épaves témoignent encore aujourd’hui des combats menés pour reprendre la région même si elles sont peu nombreuses, réparties entre Saint-Raphaël et Sainte-Maxime. Elles sont venues rejoindre toutes celles qui au cours des cinq années de guerre ont finalement rendue possible la victoire alliée et la libération du pays. De Saint-Raphaël aux Lecques, avions, navires de guerre ou navires de commerce, forment, dans leur diversité, un formidable parcours de mémoire.

Victimes directes

du débarquement…

Seules quelques épaves ont véritablement sombré ce jour-là. Un avion, deux dragueurs de mines, une barge de débarquement, ainsi que trois engins amphibies… On peut y ajouter le B-26 Marauder abattu quelques jours plus tard en mission de reconnaissance.

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